Les mannequins noirs : Effet de mode ou prise de conscience ?
Effet de mode ou prise de conscience ? Oui, vous l’aurez constaté. Dans les années 1990, il y avait que Naomi Campbell parmi les grands noms qui défilent. Maintenant, vous avez Anok Yai, Adut Aketch, ou encore Halima Haden. Voici notre enquête.

Ce fut un temps ou Yves Saint Laurent maximisait son soutien à Naomi Campbell pour qu’elle fasse la couverture des magazines. Gain de cause, à l’heure actuelle, les mannequins noirs sont de plus en plus nombreux dans l’industrie. En 2025, il est nécessaire de noter que les mannequins non-blanches – toute origines confondues, étaient en moyenne présente à seulement 20%. Néanmoins, à la fashion week printemps-été 2023, ce pourcentage augmente à 48,6%, selon le site d’information The Fashion Spot. Mais pourquoi ce bond ?
Black Lives Matter mouvement
En juin 2020, George Floyd est tué par la police américaine. Ce drame a révélé le mouvement Black Lives Matter. La parole a été donné à la minorité. Tout ce mouvement a permis une prise de conscience, notamment sur des questions professionnelles. À ce moment là, il y a eu de nombreuses interpellations, de la part des internautes, soulignant un manque de diversité, dans les magazines.
De ce fait, certaines marques et grandes maisons ont opté pour la diversité, et une garatie à l’inclusivité. Les nombreux créateurs noirs – Christopher John Rogers, ou encore Aurora James, ont très certainement aidés, en rendant les podiums de défilés plus diversifiés. À noter que la prise de poste de Edward Enninful, au sein du Vogue britannique en 2017, a été vraiment bénéfique pour cette diversité. Il a choisi une vingtaine de personnes noires en couverture du magazine ces cinq dernières années.


Un effet de mode ?
« Durant beaucoup de défilés, certains mannequins peinent à trouver de bons maquilleurs ou de bons coiffeurs. Car ils ne sont toujours pas habitués à traiter leur beauté« , dénonce Elodie Nowinski.
Bien que les progrès en matière de diversité aient été réalisés, il reste encore quelques défis. Cette diversité visible est bien sûr à saluer, mais est-ce que les mannequins noires connaissent de meilleurs traitements en coulisses, notamment au niveau du maquillage, ou encore de la coiffure ?
Certains partisans de la mode contestent. C’est le cas avec Christelle Bakima, autrice de l’essai « Corps noirs : Réflexion sur le mannequinat, la mode et les femmes noires ». Elle souligne que malgré l’accroissement de cette diversité des mannequins noires sur les podiums, des stéréotypes et des pratiques discriminatoires persistent. « Je ne suis pas sûre, cela peut très bien être une mode. Voyons lors des prochaines saisons si les mannequins noirs seront tout autant présents, analyse Elodie Nowinski. Et puis à titre de comparaison, les mannequins maghrébins ou asiatiques, eux, sont moins présents. Ce qui prouve que le désir d’inclusion dans l’industrie n’est pas total, mais peut-être opportuniste« , atteste Elodie Nowinski.
Malgré tout, je pense qu’il est vraiment nécessaire d’acclamer cette initiative, et espérons que ça aille toujours plus de l’avant. Soulignons pour le moment, que le 18 juin 2024, le directeur artistique Pharrell Williams a mis en avant des mannequins noirs en costumes élégants, au siège de l’UNESCO à Paris. Ça a permis de rendre hommage à l’humanité et à la diversité des tons de peau.

Laisser un commentaire